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Le Mont de Sisyphe
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Je suis beau et intelligent. À part cela, je suis juriste helvète, libéral-conservateur, amateur d'armes, passionné d'histoire et de politique. Je suis libéral et capitaliste convaincu car je pense que c'est cela l'état naturel de l'homme. Je parle le "Schwiizerdütsch" avec un accent zurichois, j'adore la bonne musique, la bière et surtout la femme avec qui je vis.


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Wednesday, February 15, 2006

Le Complexe Nihilo-pavlovien

… ou : « Comment ? Mais voyons, je ne suis pas antisémite… »

(Crossposté sur Les Chroniques de l'Extrême-Centre)

Je ne pas vais commencer ce billet en disant «Une critique fondée d’Israël n’est pas forcément antisémite» ou «La majorité des musulmans est paisible». Non pas parce que le contraire serait vrai, mais parce que je ne veux pas commencer mon billet par des excuses. Ce serait une mauvaise entrée en matière.

J’aime me casser la tête sur les modes de pensées en vogue de nos jours. Certaines idées semblent bien acquises et très répandues. Par exemple : Bush est un connard, cela va de soi. Le pire des présidents. C’est trop évident – c’est trop confortable. Ou autre chose : La disponibilité des armes favorise le crime. Normal. Trop logique. Ou encore : J’ai un «droit» - quel gros mot – j’ai un droit au travail, à un appartement, à ma santé. Que l’État y pourvoie. C’est un «droit» de l’homme après tout. Ou encore : Le tsunami et l’ouragan «Katrina», c’est la faute à Bush. Si seulement il avait signé «Kyoto» le monde irait beaucoup mieux. Et des fois : Sharon était une crapule (et c’est encore gentil), il est un des premiers responsables de l’oppression des Palestiniens dans «leurs» territoires et c’est de sa faute si des night-clubs à Tel Aviv ressemblent à des abattoirs après le passage de «résistants» palestiniens. De toute manière, il faut les comprendre, ces pauvres gens – ils n’ont rien d’autre dans leur vie que le combat pour leur libération (Au passage, il disait ça aussi, Gandhi ?).

En d’autres termes, les pires débauches sont souvent excusées – tant que l’on peut accuser les néo-conservateurs et les Juifs. On ne tient pas compte de l’hypocrisie meurtrière d’un terroriste comme Arafat, on oublie les hécatombes accumulées par Saddam, on pardonne aux terroristes palestiniens de vouloir massacrer du Juif, les FARC trouvent les sympathies des altermondialistes, on s’accommode de tyrans tels Castro et Chavez et l’armement nucléaire iranien c’est à cause des provocations occidentales. Et de toute manière, Guantanamo et Abou Ghraib sont pires que tout – c’est notre Goulag à nous tous, comme disait l’autre truffe.

De manière générale, ce sont surtout des gens avec des affinités pour la gauche qui prennent ce genre de position. Ce sont ces belles âmes qui appellent aussi au «respect» d’une soi-disant «sensibilité» accrue dont serait parée le monde arabe. Ils appellent «torture» le fait pour un prisonnier de Guantanamo de se retrouver dans une situation ou il est «forcé» de contempler la poitrine déshabillée d’une G.I. américaine. Vous imaginez la fierté lésée du pauvre homme? Je n’approuve aucunement le fait que les Américains aient créé une situation de non-droit. Mais je n’ai pas les mêmes motifs que les antiaméricains de service.

C’est aussi cette même sensibilité accrue dont il faudrait tenir compte quand on publie des caricatures méchamment «provocatrices». Il faut «comprendre». Selon certains, la «tolérance» commencerait donc par le silence et la censure s’il en faut. Ces gens ne sont choqués que par le fait que les réactions contre des caricatures provocantes soient violentes et que des drapeaux européens soient brûlés. Toutefois, le véritable scandale, le fait qu’un grand nombre de musulmans «paisibles» ne reconnaisse tout aussi peu la liberté d’expression et veuille également la restreindre, ne les gène pas la moindre du monde. Le fait que ces manifestations «paisibles» sont liberticides n’est pour eux pas une raison de s’offusquer. Tant que cela ne devienne pas violent ! Ce sont probablement les restes de l’illusion du multiculturalisme gauchiste qui réapparaissent.

Nous voilà donc au coeur des questions qui me Hantent (avec un grand H comme dans Habermas):

En lisant les journaux ou en écoutant autour de moi, je constate que notamment la «critique» d’Israël la plus fervente, la plus engagée (je dirais même plus : enragée) vient en règle générale des milieux de gauche. Vous me direz que ce n’est pas vraiment une grande découverte. C’est juste. Mais c’est en fait surtout imprécis. En vérité, pour les sujets qui ont trait à Israël, aux Etats-Unis, au Moyen Orient, etc., la ligne de séparation entre les opinions ne passe en général pas entre la gauche et la droite politique. La séparation n’est pas strictement politique. Au contraire, elle est beaucoup plus liée à la connaissance, à l’empathie et à la psychologie.

La critique d’Israël est d’habitude appelée «Anti-Israëlisme» ou «Anti-Sionisme» (bon peut-être plus si souvent depuis les propos récents tenus par le président Iranien – quoique…). Toutefois, selon ces gens, ce qu’ils critiquent, c’est l‘État israélien, c’est l’entité politique, ou encore l’injustice commise à l’encontre des Palestiniens – à l’encontre de tous les arabes en somme – l’injustice commise par la création de cet État étranger dans un environnement hostile arabe. En somme, c’est l’idée, c’est le concept qu’ils détestent, non pas les particuliers. Ils n’ont rien contre les Juifs. Ces grands critiques auront même tous presque assurément un ami ou une connaissance juifs – un voisin sympa ou un collègue d’études juif qui lui aussi n’aime pas Sharon. Ils n’ont rien contre les Juifs ; tant que ceux-ci n’ont pas l’idée de se créer une entité étatique et de cesser d’être faibles. Sharon représentait l’opposé du Juif parfait : il était celui qui avait refusé d’être faible et choisi de devenir plus fort que les autres. Serait-ce un trait «dominateur» qui serait réapparu chez les Israéliens ...? En tous les cas, ces bonnes âmes se «solidarisent» avec les Palestiniens opprimés – quitte à s’opposer à la manière Greenpeace à des bulldozers Israéliens et en mourir bêtement écrasé.

Ces mêmes personnes ne se sont par contre jamais indignées quand les Irakiens, par centaines de milliers, furent enlevés, déportes, torturés, violés et massacrés. Ou la guerre civile qui fait ravage au Congo et qui est un des conflits les plus sanglants depuis 1945 ou le génocide au Soudan: ces gens s’en contre-fichent royalement. Le régime totalitaire castriste reçoit un traitement favorable puisqu’il est lié – pour certains – à cette sorte de Messie altermondialiste, Ernesto Guevara, qui se battait contre l’ «oppression» . À ce sujet, vous avez remarqué que la gauche parle toujours de se battre contre l’oppression, contrairement à la tradition libérale qui se bat pour la liberté ? C’est le vieux réflexe prolétariophile marxiste. À force de combattre l’oppression, ils finissent toujours par la remplacer par la leur. Cuba n’est donc pas une raison à s’indigner. En revanche, le fait que la population civile en Israël ait dû subir des attaques terroristes extrêmement fréquentes et sanglantes les laisse totalement indifférents. C’est pourquoi ils ne comprennent pas la construction de la barrière de sécurité et la politique unilatérale adoptée par Sharon. L’indifférence et l’incompréhension apportées à Israël qui se bat pour sa survie depuis des décennies sont carrément simplement sidérantes. L’attention qu’ils accordent aux évènements internationaux est en fait restreinte à deux domaines : Ce qui touche aux crimes de Sharon et ce qui touche aux crimes de Bush. Ce n’est pas un hasard si ces nobles pacifistes ne s’intéresseraient à l’Irak que depuis l’automne 2002, le moment où à Washington l’intention de liquider le dictateur irakien devenait patente. Le fait que Clinton ait déjà formulé, de concert avec le congrès américain, l’intention de se débarrasser de Saddam leur est inconnu.

Je ne peux donc m’empêcher de constater une perception hautement sélective de ces gens. Pourquoi ces doubles standards moraux ? Pourquoi cette haine et ce mépris pour Israël ? Est-ce seulement une méconnaissance hurlante de la situation et de l’histoire?

Je crois pouvoir identifier au moins les facteurs suivants :
- la Shoah,
- l’ignorance de l’histoire,
- une attitude spécifiquement européenne.
Que vient faire la Shoah là-dedans ? On ne cesse de nous rappeler que lorsqu’on parle d’Israël au 21ème siècle, la Shoah n’y a plus aucun rapport direct. Bien entendu, même les pires détracteurs d’Israël sont loin de nier l’holocauste ou de relativiser des crimes nazis. Au contraire. Ils en sont très conscients et leur compassion pour les victimes de l’époque est d’habitude réelle. Elle l’est tellement qu’elle en devient même insupportable. Quelqu’un a dit un jour que les Allemands ne pardonneraient jamais la Shoah aux Juifs. C’est juste, à la nuance près qu’il faudrait parler des Européens (à la place des Allemands). La Shoah ne fait pas seulement partie de l’identité juive, elle fait aussi partie de l’identité européenne, que nous le voulions ou non. Je crois que là est une des causes principales du problème. Nous avons tous été éduqués avec la conscience de ce crime singulier de l’histoire humaine. Nous avons grandi avec un sentiment de culpabilité et de dette de notre culture envers le peuple juif.

Je pense que certaines personnes sont avides à critiquer Israël et de le traiter de tous les noms afin de pouvoir relativiser ce lourd passé européen. En diabolisant les descendants des victimes de nos ancêtres, on rend les crimes et les obsessions de ces derniers moins graves. Cela réduit notablement nos obligations morales à l’égard des Juifs. Et qu’est-ce que c’est soulageant de pouvoir critiquer des Juifs sans devoir avoir mauvaise conscience ! Ce besoin de s’acharner sur Israël relève donc pour certains carrément de la psychiatrie. Ensuite, est-il humain de vouloir trouver partout une sorte de symétrie même là où il y en a pas ? On essaie de créer des comparaisons stupides dans le genre «Ils font ce qu’ils ont subis eux-mêmes». C’est probablement une sorte de quête désespérée de la balance afin de ne pas devoir avoir le courage de s’exposer ou prendre position de manière «osée». S’y ajoute en tous les cas en règle générale une ignorance totale de l’histoire du Moyen Orient depuis la fin de la deuxième guerre mondiale (en fait même depuis 1919…). Ces «critiques» éclipsent toute l’histoire d’Israël jusqu’au moment où ils en ont pris conscience. Selon les cas c’est depuis Rabin le Courageux ou alors depuis Sharon la Crapule. Dans tous les, on ne tient simplement pas compte de l’histoire israélienne qui, également après 1948, a été l’histoire d’un peuple persécuté. À cet égard, il ne s’agit donc pas d’un révisionnisme (comme on le trouve fréquemment chez les Arabes) mais d’un négationnisme pur et simple. On ne tient pas non plus compte de la situation à l’intérieur du pays hébreux. On le traite de régime totalitaire, génocidaire ou d’Apartheid. Qui, parmi ces bonnes âmes, sait cependant qu’Israël a par exemple une Cour suprême qui donne souvent raison à la «minorité opprimée» contre l’armée ou contre des décisions politiques ? Ou que ce même tribunal a formellement interdit toute torture, même dans les cas où cela revient avec certitude à accepter la perte de vies israéliennes dans une situation concrète ? En Suisse, en France ou aux Etats-Unis, tout cela serait parfaitement impossible. On maquille donc la réalité, on falsifie des vidéos télévisées, on manipule les lecteurs de journaux, ou on omet la moitié des faits. On aiguise la polémique : «Voyez, ils sont tout aussi cruels et criminels que les Nazis»; «Les Juifs devraient être particulièrement sensibilisés à des questions humanitaires et de torture»; «Bush et Sharon = Hitler»; «Crimes de guerre et massacres commis à Sabra et Shatila et ensuite à Jénine»; ou encore: «En somme, ils méritent qu'on leur fasse exploser leurs discothèques», etc. (On a également entendu le genre d’apologies le 11 Septembre 2001; mais ceci est une autre histoire).

On doit y ajouter une sorte d’obsession du droit international. Force est alors pour ces gens de constater que le droit international se trouve «en crise». Ce sont ensuite bien sûr les complices des Israéliens, les Américains bushistes, qui le sabotent (p.ex. Irak, Israël, Kyoto, Cours pénale internationale, etc.) Cela suggère naturellement qu’il existait une période ou le droit international n’était pas «en crise» où il «fonctionnait». Les bonnes âmes ne vous diront pas quand c’était, cette haute-culture du légalisme international. En tant que réalistes conscients de l’histoire nous savons pourtant : cela n’a jamais existé, c’est une invention de ceux qui réécrivent l’histoire. C’est une chimère destinée à vous faire croire en une sorte d’être suprême. On espère ainsi vous faire adhérer à «la cause». Les règles du «Great Game» sont cependant toujours les mêmes. Ceux qui ne les comprennent pas perdent en jouant.

C'est donc formidablement simple: Nous sommes en présence d’un mélange postmoderne du symptôme du bouc émissaire et d’une mauvaise conscience historique. Nous assistons à une tentative désespérée de créer une nouvelle identité européenne ou occidentale; identité antiaméricaine, cela va de soi, mais aussi et surtout une identité libérée du fardeau génocidaire de la Shoah. Puisqu’à l’égard d’«Ultras» israéliens «provocateurs», on ne peut plus avoir d’obligations morales découlant du passé. On crée alors une sorte de nouvelle innocence européenne. Comme on s'y sent bien... Nier l'histoire et notamment sa propre histoire (même sans la réécrire!) fait partie intégrante de ce nouveau complexe que j'appellerais nihilo-pavlovien (zu deutsch: "Nihilo-Pawlowianer" oder "nihilo-pawlowscher Komplex"). Nihiliste parce qu'il nie (ou ignore?) par principe toute conception historique et tout ce qui serait en mesure de le forcer à appliquer une approche réaliste des problèmes politiques. Pavlovien surtout parce que ces gens n’ont que des réflexes et non des réflexions. Face à des stimuli typiques, ils ont une réaction entièrement prévisible. Ils adoptent toujours un comportement (souvent moqueur et pseudo-ironique !) qui leur permet de mieux cerner «leur monde» pour essayer de le comprendre (dans le genre «toutes les guerres sont bien entendu menées à cause des trafiquants d’armes ou à cause de la CIA»). Ils ont une attitude qui est réductrice et simplificatrice par principe. Ensuite, ces réflexes sont toujours de nature pacifisto-altermondialiste/anticapitaliste, syndicaliste et postcommuniste, islamo-/arabophile et/ou antiaméricain/antiisraëlien. On rencontre bien sûr de différents degrés et variantes de ce mal. Cependant, ce qui leur est commun, c’est qu’avoir une approche critique de leurs conceptions acquises leur est parfaitement impossible. Et ils se sentent du bon côté de la morale. C’est la Pensée unique. C’est cette Pensée unique «politiquement correcte» qui fait qu'Israël est le Juif parmi les nations.

Le complexe nihilo-pavlovien, dont les précurseurs se disaient d'ailleurs encore «progressistes», est en fait le pire ennemi de réformes et de solutions dynamiques aux problèmes du présent. Il a le terrible inconvénient d'être extraordinairement séduisant pour les masses (merci Che Guevara et Michael Moore). L'anti-capitalisme a toujours fait partie de la ligne de conduite de ce camp, ces gens ne supportent pas l'idée de tolérer la liberté économique d'autrui. Par sa léthargie intellectuelle et moqueuse, le mouvement nihlo-pavlovien favorise cependant des évolutions extrêmement néfastes. Je ne m’avance pas vraiment en constatant une certaine parenté avec Neville Chamberlain et Woodrow Wilson. On en connaît les résultats. Le Nihilo-pavlovisme a surtout été favorisé par la construction européenne et par la chute du mur de Berlin. Ces évènements le réconfortent dans sa paresse pacifiste car il suppose à tort que les relations internationales pourraient être régies par une sorte de principe communautaire. L'État-providence européen en voie de faillite en est d'ailleurs une des conséquences les plus dévastrices. L’attitude nihilo-pavlovienne mène inéxcorablement à un refus de prendre l’initiative et de contribuer à former le monde. Les Nihilo-pavloviens préfèrent subir, et ils ont habitude à s’excuser de la chance qu’ils ont de vivre dans un monde plus ou moins libre. À la fin toutefois, ils sortent toujours perdants.

Si ce mouvement prend le dessus, je m’attends à deux conséquences : faiblesse et insignifiance politique de l’Europe, et partant, des menaces accrues; car la faiblesse est provocatrice et le refus de prendre l’initiative ne signifie rien d’autre que de la laisser aux autres. Le complexe nihilo-pavlovien constitue donc à mes yeux un grand danger pour notre petit vieux continent et ses achèvements politiques....

Pour clore, comment distinguer un antisémite de droite d’un antisémite de gauche (sans blague!)? Celui de droite aura en règle générale au moins le courage de ses «idées» et affirmera avec fierté qu'il ne peut pas «les» supporter. En revanche, l’antisémite de gauche, à part le fait d’être également de basse moralité, sera malhonnête et lâche. Il se cachera derrière des prétextes politiquement corrects et de mauvaise foi. Il n'avouera jamais qu'il est antisémite. Néanmoins, c'est lui qui adore foutre le feu à des drapeaux arborant l'étoile de David.

(Merci à Pan pour la correction, la critique et quelques bonnes idées)


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