Hamas ou pas Hamas?
Je réponds ici à une remarque de Jack dans les commentaires de ce post. La particpation officielle du Hamas à la politique Palestinienne après les élections d'aujourd'hui serait-elle un pas en arrière ou une nouvelle chance? Est-ce que le Hamas "intégré" en politique pourrait devenir "modéré"? À vrai dire, le Hamas et ce qu'il représente est une des raisons majeures pour lesquelles je suis pessimiste quant à l'évolution politique de cette région en général et des Palestiniens en particulier. C'est ce pessimisme (je l'appellerais aussi du réalisme) qui me mène à approuver les actes unilatéraux d'Israël, tels notamment la construction de la barrière de sécurité, le fait, à long terme, de fixer les frontières selon les besoins du plus fort et également la liquidation de chefs terroristes... Je ne pense pas que le Hamas soit réformable (je ne suis bien sûr pas un "expert", loin de là). S'il l'était, bien des choses seraient différentes. Mais si déjà l'OLP n'a jamais vraiment su se détacher de son passé, le Hamas ne le saura probablement encore moins. Je ne suis pas moraliste ou puriste: J'ai tendance à croire qu'une force politique qui accepertait Israël et son besoin de sécurité et en laquelle on peut avoir confiance peut tout à fait être un "partenaire" acceptable, peu importe son passé. La politique exige le compromis; à condition qu'il change vraiment et durablement et non provisoirement et pour des considérations purement tactiques. C'est là où on s'était trompé dans le cas d'Arafat. Vu le concept du Hamas avec ses fondations catégoriquement anti-israéliennes et islamistes et son bilan terroriste, je ne crois pas qu'il soit capable de changer. Il aurait en tous les cas un très long chemin à parcourir. Une participation active du Hamas en politique Palestinienne est donc à quelque part un grand pas en arrière, car le Hamas aura alors une légitimité démocratique de plus. Dans les faits cependant, cela ne changerait peut-être tout de même pas grand chose: Les membres du Hamas resteront des cibles légitimes et atteignables de Tsahal et tant que les Palestiniens acceptent la violence et l'appliquent, ils resteront les perdants - ce qu'ils sont (de leur propre faute) depuis 60 ans. Encore une fois, je suis extrêment pessimiste quant au potentiel de renouveau politique des Palestiniens. Et le Hamas restera toujours le Hamas. S'ils veulent convaincre Israël de leur bonne volonté, les Palestiniens devront assumer l'entière responsabilité pour les dernières 5 années d'Intifada et la déclarer formellement terminée. Cela remettrait les pendules politiques à l'heure. Ensuite, il est évident que dans ce coin du monde, des mots ne comptent rien. Tout est dans les actes (on revient un peu à Arafat). La "Policy" Palestinienne doit contenir une renonciation totale à la violence comme moyen politique, un démantèlement (c'est plus qu'un désarmement) des infrastructures terroristes, la cessation de collaboration avec des régimes hostiles tels la Syrie et l'Iran. Après tout, les Palestiniens ont suffisament de sympathisants, ils ont l'Égypte, la Jordanie, l'UE... Pour finir - et c'est central - il faut qu'il s'en suive une application à la lettre de tout cela en langue arabe, c'est à dire une propagation de ce changement politique dans les journaux, les médias, les mosquées, les écoles, partout (un arrêt de la propagande antisémite fait également partie intégrante de ce revirement, mais cela va de soi). L'OLP a trop souvent dit de jolies choses en anglais afin de faire plaisir à l'opinion publique en Occident pour ensuite aller prêcher le contraire en arabe. Les "shahidim" sont incités en arabe. Tout cela est illusoire? C'est pour cela que je suis pessimiste. |
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