Deux aspects des évènements dans le Sud-Liban
Deux aspects en vrac, qui me viennent à l'esprit au sujet des évènements des dernières 36 heures dans les Sud-Liban: Premièrement, un des buts (ou du moins un des effets) des actions militaires de Tsahal sera de lever les ambiguités (politiques) restantes. Le Hamas et le gouvernement libanais seront obligés de "choisir leur camp" et surtout de l'affirmer publiquement dans leurs actes. En définitive, Olmert les force à agir et à sortir de leurs trous. Bien sûr que la situation actuelle fait apparaître Israël à tort comme l'agresseur, mais il faut reconnaître qu'Israël est toujours considéré comme étant le coupable. Cet aspect devient donc parfaitement négligeable pour la détermination et la prise de décision israéliennes. Tout cela souligne aussi à quel point l'accord de paix signé au cours des années 90 avec la Jordanie a été un véritable coup de génie d'un point de vue jordanien. Ce pays qui faisait grandement partie du "problème" a trouvé une sortie élégante et son concours n'est desormais plus demandé dans la solution du conflit. Le père du roi actuel a carrément réussi à se faire oublier de tous. Deuxièmement, une réflexion légale "réaliste", et je sais que je m'avance un peu: Le gouvernment libanais a protesté contre l'incursion de Tsahal et les suspects habituels (Kofi Annan, le Quai d'Orsay) se sont également fait entendre. En substance, on reproche à Tsahal d'avoir violé l'intégrité territoriale du Liban. Considérer qu'un territoire appartient effectivement et juridquement à un État ou à un gouvernement exige cependant esentiellement deux choses: Souveraineté effective et reconnaissance internationale. Le fait qu'un gouvernement n'exerce pas de véritable souveraineté (donc un contrôle efficace) sur un territoire donné devrait donc mener à faire cesser l'entendement selon lequel ce territoire "appartiendrait" juridiquement au gouvernement en cause. Cela fait donc à mon sens du Sud-Liban un noman's land pour lequel Beyrouth ne peut notamment pas se prévaloir de l'interdiction d'agression par un État tiers reconnue par le droit international. Affirmer le contraire signifierait faire dépendre cette appartenance juridique uniquement d'une pure reconnaissance internationale. Je pense donc que rien ne s'oppose en principe à ce qu'Israël refasse une zone-tampon de cette partie du Liban. Je ne peux d'ailleurs que me joindre à Pan. |
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