Nairobi comme prétexte à la bêtise

Il était en somme assez prévisible qu'une conférence des Nations unies sur l'environnement donnerait lieu à beaucoup de niaiseries gratuites. Le président de la confédération suisse, le socialiste Moritz Leuenberger réchauffe à Nairobi l'idée collectiviste d'une taxe mondiale sur le CO2. Et le premier ministre français Dominique de Villepin suggère - comme c'est original ! - d'introduire une sorte de droits de douanes punitifs contre les "anti-Kyoto". PARIS (AP) - La France va demander à ses partenaires européens d'étudier le "principe d'une taxe carbone sur les importations de produits industriels en provenance des pays qui refuseraient de s'engager en faveur du protocole de Kyoto après 2012", a annoncé lundi Dominique de Villepin. "L'Europe doit peser de tout son poids pour refuser cette forme de dumping environnemental", a déclaré le Premier ministre français à l'issue d'un comité interministériel sur le développement durable. M. de Villepin a précisé que la France "fera des propositions concrètes en ce sens" à ses partenaires européens "au premier trimestre 2007". Cette taxe proposée par la France vise en priorité les importations en provenance de la Chine, mais aussi des Etats-Unis, précise-t-on dans l'entourage du Premier ministre français. On assure de même source qu'elle serait compatible avec la réglementation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Je ne partage pas forcément l'optimisme français quant à la conformité de telles idées avec les accords de l'OMC, au contraire. Mais j'imagine facilement les réactions consécutives à une telle mesure. Les américains se feraient un plaisir de taxer méchamment et à nouveau (après 1999) le Roquefort et la moutarde de Dijon et ce en parfaite conformité avec le "droit international". José Bové et ses amis se montreraient alors certainement très reconnaissants pour cette perche gentiment tendue afin de manifester leur "colère" et leur "solidarité" avec les "défavorisés" du socialisme français. Vive donc les grèves travaillistes en période d'éléctions présidentielles! français / Politique / Economics