Les lecteurs de ce blog savent que la loi suisse "antiracisme"
ne fait pas vaiment partie de celles que je juge utiles. Cette loi avait été acceptée par le peuple suisse en 1997 et était à l'époque clairement dirigée contre l'antisémitisme et la négation de la Shoah ("Auschwitzlüge")
*.
Cette loi représente à mon sens une grande faiblesse pour une véritable démocratie. Elle poursuit certes un but louable, celui de la lutte contre le racisme. Mais en définitive, elle parvient uniquement à tabouiser la libre expresson d'opinions. Le prix politique d'une telle loi totalitaire me semble beaucoup trop élevé. On en est même parvenu, comme en France, à "reconnaître" politiquement des évènements politiques, tel le massacre des Arméniens en Turquie lors de la première guerre mondiale. J'avoue ne pas comprendre ce genre de notions. À mon sens, un État peut politiquement
reconnaître un autre État ou bien un parlement peut décider d'une loi. Mais accepter qu'un évènement historique (un "fait") puisse être reconnu par un organe politique est tout de même assez cocasse. Il ne viendrait pourtant pas à l'idée (j'espère!) du parlement suisse de "reconnaître" qu'Hannibal a franchi ou non les alpes en Valais (j'imagine alors les protestations savoyardes...).
Et pourtant, dans le domaine de l'histoire politiquement correcte (dont la Shoah fait partie, il faut l'admettre), on accepte que
des ignorants absolus des politiciens se mêlent d'un domaine qui n'a aucun rapport au leur. On obtient donc une
science de l'histoire officiellement homologuée et "juste". Nous nous rapprochons alors pas mal de "
1984". En plus, on condamne des juges à devenir historiens, car ils se retrouvent dans la situation de devoir "décider" si tel ou tel génocide historique pourrait avoir eu lieu ou non. Quand on se souvient que même l'ONU a de la peine à dire si oui ou non un génocide est
actuellement perpétré par des arabes au Soudan, on imagine les difficultés du petit juge de campagne suisse à trouver la bonne décision dans le domaine de l'histoire... Un parlement qui "reconnaît" ainsi une question historique pourrait alors aussi vouloir "reconnaître" que nous avons
Adam et Ève des primates comme ancêtres. Je préfère toutefois que l'on me laisse avoir mon opinion à moi là-dessus.
Une démocratie qui ne tolère pas également des opinions désagréables affirme finalement surtout sa propre faiblesse. Ce n'est pas pour rien que la plus ancienne démocratie au monde, les Etats-unis, accepte (en principe
**) sans hésiter et dans les lieux publiques les pires idées nazies, des sympathies pour le terorisme islamiste, ou l'apparition de politiciens avec des sympathies ostensibles pour le "Klan". Cela montre la santé du système. La non-interdiction récente du parti pédophile aux Pays-bas est également à comprendre dans cette lumière.
Le méchant fasciste néo-libéral Le ministre de la justice suisse Christoph Blocher
propose donc à juste titre de modifier cette non-loi. Les socialistes crient bien sûr au scandale, mais ce qui m'étonne tout de même beaucoup c'est que le chef de la fraction du parti radical ("libéral") du conseil national, Felix Gutzweiler, puisse affirmer
à la télévision du Régime au téléjournal germanophone que cette loi ne pose aucun problème d'un point de vue libéral... C'est peut-être les éléctions qui approchent qui ont enlevé son courage au bonhomme. Je salue en tous les cas l'initiative de Christoph Blocher. Car comme le disait à juste titre le philosophe français
Finkielkraut: "
L'antiracisme sera au vingt et unième siècle ce que fut le communisme au vingtième: Une source de violence."
* Fait remarquable: un grand nombre de juifs, notamment des sites internet israéliens ou alors clairement pro-israéliens sont souvent très critiques de ce genre de lois.
** La "chasse aux sorcières" des années 50 constituant une exception notable à la règle.
<< Home